Dans la catégorie des sports insolites, les fans d’Harry Potter nous ont épatés avec les championnats de Quidditch et les Russes ont tenu leur réputation en accueillant les championnats du monde de tanks. L’Europe, elle, a le béhourd. Derrière ce nom se cache une activité peu commune : la reproduction, codifiée, de batailles médiévales.
Dans l’arène qui sert de ring, des combattants vêtus d’une armure intégrale s’affrontent au milieu d’un fracas de boucliers, d’épées, de haches et de cris. Parmi eux, des arbitres veillent à ce que les règles soient bien respectées. En effet, ce sport, qui se pratique en amateur entre amis ou alors au sein de compétitions qui attirent les foules, notamment en Europe de l’Est, ne se joue pas dans le temps jusqu’à la mort de l’adversaire : il suffit, selon les variantes de le faire chuter au sol ou de porter des coups rapportant des points. De plus, une certaine cohérence historique est recherchée : l’équipement des combattants doit être issu de la même région et de la même époque.
L’origine du béhourd se trouve en Russie, où il a peu à peu été popularisé parmi les amateurs d’Histoire. D’abord répandu en Europe de l’Est, puis dans nos contrées, le béhourd jouit aujourd’hui d’une véritable popularité et a même son « championnat du monde », appelé la Bataille des Nations. Des combattants du monde entier s’y retrouvent pour livrer des combats à un contre ou au groupe, où jusqu’à quarante-deux soldats peuvent se retrouver dans l’arène pour l’épreuve reine. Lors de la dernière édition de ces jeux médiévaux, la Russie avait perdu pour la première fois en final contre l’Ukraine, tandis que l’équipe nationale française avait chipé la troisième place à l’Angleterre, lui permettant ainsi d’arriver pour la première fois de son histoire sur le podium.
Si le béhourd peut paraître violent aux yeux des néophytes, il faut savoir que de nombreuses contraintes de sécurité y sont appliquées. Par exemple, les armures, qui coûtent en moyenne 2 000 euros, doivent être complètes, tandis que les armes doivent être émoussées. Si un participant perd son casque lors du combat, celui-ci est immédiatement arrêté par l’un des arbitres, dans l’objectif d’éviter les blessures. En effet, si les hématomes et autres chocs sont fréquents, il est très rare que des fractures viennent ternir la fête.
Aujourd’hui, en France, de multiples fédérations locales de béhourd existent et rassemblent plusieurs centaines d’adhérents. Ceux-ci se rassembleront les 10 et 11 mars prochains, à Saint-Dizier, pour l’édition annuelle du championnat de France de béhourd.