Il n’est pas rare d’entendre parler d’addiction aux drogues, au tabac ou aux jeux. En revanche, il est assez rare que la dépendance à l’exercice physique soit évoquée. Et pourtant elle existe ! Elle est en effet reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Comment définir la bigorexie ?
Il s’agit tout simplement d’une addiction au sport. Les personnes atteintes de cette addiction ont un fort besoin de pratiquer une activité physique, cela devient compulsif. Ces personnes ont dépassé le stade d’une pratique sportive normale qui consisterai à faire du sport pour se maintenir en forme. Elles sont en recherche constante d’amélioration, de dépasser leurs limites. Leur objectif est de s’entraîner au maximum dans le but de toujours améliorer leurs performances.
L’OMS a reconnu cette addiction comme étant une maladie en 2011. Pour poser un diagnostic d’addiction, il faut qu’au moins trois des manifestations suivantes aient été présentes lors de l’année écoulée :
- Un désir compulsif d’utiliser une substance psychoactive.
- Des difficultés à contrôler l’utilisation de la substance.
- L’apparition d’un syndrome de sevrage psychologique lorsque la personne diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive.
- L’accoutumance aux effets de la substance, la personne a besoin d’une quantité de plus en plus importante pour obtenir les effets souhaités.
- L’abandon progressif d’autres sources de plaisir ou d’intérêts au profit de la substance.
- La poursuite de consommation de la substance malgré la survenue de conséquences manifestement nocives.
Tentez de remplacer ci-dessus le terme “substance” par “activité physique” et vous pourrez obtenir une idée de votre positionnement par rapport à cette addiction.
Comment expliquer la bigorexie ?
Le sport est connu pour permettre au corps de libérer des hormones dans le cerveau, appelées endorphines. Ces hormones, une fois libérée, procurent au corps une sensation de plaisir. C’est grâce à cela que l’on pourrait expliquer le développement de l’addiction au sport. En effet, les personnes concernées ne seraient pas dépendantes à l’activité physique en elle-même mais plutôt au plaisir que cette pratique leur procure. D’après l’OMS, “cette recherche constante de plaisir peut être utilisée comme un refuge contre une souffrance psychologique, pour se protéger de sentiments ou de pensées qu’on a du mal à gérer”.
Cette maladie, qu’on appelle parfois sportoolisme, est encore peu connue en France. Il est difficile à l’heure actuelle pour les chercheurs de donner une notion de temps pour définir cette addiction. C’est à dire qu’ils ne sont pas encore en mesure de déterminer à partir de combien d’heures d’activité physique par semaine on peut parler d’une addiction. Cela reste assez flou et propre à chacun, nul doute que votre entourage pourra vous indiquer si vous êtes dans ce cas.