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On aurait pu croire que la marche était une aptitude acquise dès notre plus jeune âge, entre 12 et 15 mois. Mais finalement, absolument personne n’apprend à « bien » marcher. Tout au plus, la majorité d’entre nous sait se mouvoir et se déplacer dans l’espace. Vous pourriez alors vous dire, et alors ? Tant que mes deux jambes me transportent où je veux, quel est le problème ? Eh bien le soucis, c’est que mettre un pied devant l’autre d’une façon inadéquate peut engendrer de nombreuses douleurs articulaires impactant clairement la vie quotidienne et le bien-être. Des douleurs aux genoux, aux hanches, aux lombaires, aux cervicales, sans compter sur les insuffisances veineuses ou encore les instabilités du pied et de la cheville provoquant des chutes à répétition. Oui, beaucoup d’entre nous souffrent sans le savoir d’une marche dite pathogène. Mais heureusement, marcher, cela peut s’apprendre à tout âge, et cela doit s’apprendre quel que soit l’âge.
La marche, une histoire de verticalité qui s’apprend dès la petite enfance
Avez-vous conscience de votre axe, de votre colonne vertébrale, et de son alignement vertical entre la pointe du coccyx et le sommet de votre tête ? Non ? Peut-être que vos parents ont commis quelques erreurs courantes avant même que vous n’ayez tenté pour la première fois de vous mettre debout vers l’âge de 10 mois. Car en réalité, peu de parents le savent, mais la posture s’apprend alors que bébé passe encore tout son temps allongé. Un exercice tout simple devrait d’ailleurs être transmis à la maternité, pour assurer toutes les chances à bébé de devenir un adulte à la posture assurée et à la marche saine. Régulièrement, quotidiennement même, il suffit d’appliquer ses paumes de mains à plat sous les plantes de pieds de bébé en apportant une légère pression. Ainsi, le tout petit prend conscience de ses appuis, et il fait intuitivement le lien avec l’alignement de son axe, alignement impeccable puisqu’il est stabilisé sur un socle horizontal, point de repère essentiel qu’il retrouvera de façon innée une fois le temps de la verticale venu. Et une fois ce temps venu, il est une erreur à ne pas commettre au moment de l’apprentissage de la marche : tenir votre enfant par les mains au-dessus de la tête pour l’aider lors de ses premiers pas. Mieux vaut en effet le stabiliser par la taille, car de cette façon il prendra mieux conscience de ses jambes et cet équilibre subtil entre ses talons et l’avant de ses petits pieds, et entre son bassin et sa tête qu’il cherchera davantage à redresser pour avancer avec plus de facilité.
Qu’est-ce qu’une marche saine ?
Une marche saine est une marche dite « portante ». Autrement dit, à chaque pas, il conviendrait de ne pas subir le poids de son corps, poids qui viendra inévitablement exercer des pressions et des compressions au niveau des articulations, ce qui se traduira plus tard par une fragilité articulaire pouvant entraîner des pathologies aussi sérieuses qu’handicapantes. Mais alors comment ne pas peser de tout son poids sur ses appuis et éviter ainsi de faire souffrir son corps tout entier dans cette action quotidienne qu’est la marche, une action aussi instinctive et irréfléchie que le fait de respirer ? Tout passe en réalité par l’auto-grandissement. Faites un petit exercice tout simple, exercice d’ailleurs que de nombreuses petites filles apprenant la danse classique font chaque semaine dans leur leçon et qui leur apprend justement à avoir cette posture irréprochable, ce port de tête élégant, mais surtout, surtout, cette légèreté posturale salutaire : tenez-vous debout, les pieds parallèles à la largeur des hanches, regardez loin devant vous, et tâchez de garder en équilibre sur le sommet de votre tête une encyclopédie, ouvrage d’un poids certain que vous allez imaginer soulever plus haut, toujours plus haut avec l’énergie de votre nuque qui n’aura d’autre choix que de s’aligner. Ça a l’air tout bête comme ça, mais en réalité, c’est plus délicat qu’il n’y paraît et vous aurez besoin de plusieurs tentatives avant de trouver cet équilibre, cette posture qui permet à l’encyclopédie de tenir sur votre crâne. Et lorsque vous aurez cette stabilité dans l’immobilité, entraînez-vous à vous déplacer chez vous avec ce poids au sommet de votre corps debout. C’est tout naturellement que votre bassin se placera correctement et que vos pieds également apprendront à s’ancrer dans le sol pour mieux vous en repousser. D’ailleurs, il est un parallèle intéressant à faire ici : pensez à ces femmes africaines portant toute la journée de lourds paniers sur leurs têtes. Elles ont une posture impeccable malgré la charge et le sol souvent chaotique. Et surtout, les douleurs vertébrales sont pour elles de l’ordre de la science-fiction…
Marcher mieux pour se sentir mieux dans sa tête ?
Absolument, oui. Et un grand OUI même. Car se redresser, tenir sa tête plus haute, a clairement un impact positif sur le mental et l’estime de soi. Instinctivement, sentir que l’on parvient à se porter soi-même induit un sentiment de rassurance et de confiance en soi, les agressions extérieures ne vous faisant plus courber l’échine. Il n’est pas rare de constater que certaines personnes font des années de thérapie en quête d’un mieux-être psychologique, thérapie qui ne donnera que très peu d’amélioration à leur vie intérieure, alors que quelques séances de posturologie suffiront à changer toute leur existence et leur perception du monde et des autres. Définitivement, une marche saine, c’est-à-dire une marche portante, est un des éléments essentiels à envisager dans une démarche de mieux-être global.